👋 Hello, c’est Julien !
J’espère que tu vas bien.
Bienvenue dans l’édition #38 de la newsletter Screenbreak 💌
Aujourd’hui, on creuse l’évolution de notre rapport au confort, et l’une de ses conséquences les plus vives : la sédentarité.
Phénomène qui s’est intensifié silencieusement au XXIè siècle, entre autres avec la progression fulgurante des écrans dans notre temps de travail et de loisir.
La véritable explication siège, comme souvent, dans notre cerveau.
J’ai adoré explorer cette thématique : moi qui pensais que faire du sport quasiment tous les jours suffisait pour ne pas être considéré sédentaire…
Spoiler : ce n’est pas le cas.
🍔 Au menu
Programmés pour bouger
La crise du confort
Le fléau silencieux de la sédentarité
Incorporer du mouvement dans ses journées
Les news de la semaine
🕑 Temps de lecture : 5 min et 37 secondes
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C’est partiiiii
🧠 Programmés pour bouger
Depuis l’apparition de l’Homo Sapiens il y a environ 200 000 ans, nous avons vécu plus de 95% du temps en tant que chasseurs-cueilleurs nomades.
Récemment (à l’échelle de l’humanité), l'agriculture changea la donne.
Et encore plus récemment, l’ère industrielle puis les nouvelles technologies transformèrent complètement les manières de se nourrir, de se déplacer et de travailler.
Notre corps et notre cerveau ont évolué en s’adaptant aux modes de vie de cette période ancestrale.
Première observation, nos ancêtres étaient beaucoup plus actifs physiquement que nous. Par nécessité.
Ce n’était pas pour le plaisir : il fallait bouger pour maximiser ses chances de survie immédiate.
Il y a quelques centaines d'années encore, la survie exigeait un effort physique important de la part de la majorité des habitants de la planète.
Dylan Thompson, professeur de physiologie humaine, explique 👇
« Biologiquement, notre corps a évolué pour s'attendre à une activité physique. Elle était obligatoire tout au long de notre évolution, principalement pour obtenir la nourriture nécessaire. Nous n'avions pas le choix, nous devions être actifs »
Michael Easter, dans The Comfort Crisis, décrypte les dernières recherches concernant les populations de chasseurs-cueilleurs.
Voici ses trouvailles sur le quotidien d’autrefois 👇
Nous marchions environ 16 kilomètres par jour (20 000 pas).
En marchant, nous transportions généralement des outils, de la nourriture, des enfants, etc.
Nous faisions ce que nous qualifions aujourd'hui « d'exercice » (avec une certaine intensité) pendant environ 3 heures et 20 minutes par jour.
Nous brûlions environ 40 % de calories de plus par jour qu'aujourd'hui.
Nous étions actifs même au repos. Lorsque les chasseurs-cueilleurs se reposaient, ils le faisaient généralement en position accroupie, ce qui activait quand même des muscles.
Toute cette activité se déroulait à l'extérieur. L'exposition à la chaleur et au froid excessifs incitait le corps à brûler des calories pour réguler sa température.
Le jour et la nuit avec la manière dont nous vivons actuellement.
L’évolution a favorisé la survie d’individus capables de parcourir des dizaines de kilomètres par jour et de résister à des conditions extrêmes.
En passant de longues périodes assis ou inactifs pendant la journée, on ne fournit pas à nos systèmes physiologiques ce qu'ils attendent de ces milliers d'années d'évolution.
C’est le premier problème.
Mais l’évolution a aussi favorisé ceux qui minimisaient les efforts inutiles.
Optimiser ses dépenses énergétiques était essentiel pour survivre. La quête du moindre effort, dès qu’il est possible, est donc profondément ancré en nous.
C’est le deuxième problème.
Le cerveau vient chercher le meilleur rapport efforts/bénéfices.
Aujourd’hui cependant, cette inclinaison naturelle est un piège : notre environnement nous permet d’avoir beaucoup de nourriture et de confort en dépensant très peu d’énergie.
N'ayant plus besoin de marcher pour manger, on ne conserve instinctivement que la paresse. Et on est aidé en ce sens.
🍩 La crise du confort
Le mouvement n’est donc plus nécessaire pour la survie à court-terme.
Les innovations telles que l'agriculture, l'industrialisation, puis la technologie numérique l’ont rendu de plus en plus obsolète.
Autrefois, nous voguions sur l’existence dans un monde bourré de difficultés et de risques directs pour notre vie.
Cela a forgé nos instincts qui nous orientent logiquement vers la recherche de confort et de sécurité. À l’abri du danger.
Mais ces instincts sont parfaitement adaptés à un monde qui pouvait « nous tuer » littéralement à tout moment.
Pas à la société d’aujourd’hui (du moins dans la plupart des pays Occidentaux)
Tout est fait désormais pour rendre le quotidien confortable. Mais cet écosystème peut nuire paradoxalement à notre santé, et même à notre bien-être.
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Le mot « sédentaire » vient du latin sedere, qui signifie « être assis ».
La sédentarité est définie comme le temps passé assis ou allongé : à table, au bureau, dans le bus, le métro, la voiture, le canapé, devant un écran, au lit.
Nous n’avons jamais été autant assis dans l’histoire : 7h24 par jour en moyenne en France en 2018.
🥉 Médaille de bronze en Europe, derrière le Royaume-Uni (8h13) et l'Italie (7h32).
Mais d'ou vient ce phénomène ?
Grâce aux progrès fulgurants en termes de transports et de technologies, la sédentarité est devenue la norme.
Tout est pensé pour que l’on soit dans une inertie inactive.
On a à notre disposition des options qui permettent de faire le moins d’efforts et de déplacements possible, et notre cerveau adore ça.
Autrefois une force, c’est aujourd’hui une faiblesse. Et les géants de la tech l’exploitent à merveille.
Résultat 👇
On préfère le canapé et une session de binge-watching Netflix plutôt qu’aller au cinéma
On préfère commander sur Uber Eats plutôt qu’aller faire les courses et cuisiner
On passe nos pauses déjeuner devant un écran plutôt qu’à aller se promener
Dans notre temps libre, notre environnement digital nous permet de « binger » à une échelle sans précédent : il n’y a pas de limites pratiques qui nous forcent à attendre ou stopper.
Et on s’y habitue vite : 60% de ce temps libre est passé sur les écrans. Nos loisirs deviennent eux aussi sédentaires.
De l’autre côté, le travail sur ordinateur est aussi devenu monnaie courante dans les vingt dernières années.
Il faut se rendre compte que le travail sédentaire n’existait pas il y a 10 000 ans, et était extrêmement rare il y a à peine 100 ans.
Cet écosystème nous fait perdre progressivement en mobilité.
En parallèle, on scrolle désormais l’équivalent de 125 kilomètres chaque année, selon une étude réalisée début 2024.
Soit 3 marathons par an 🏃♂️
Certains jours particulièrement sédentaires, on parcourt sûrement plus de distance avec nos doigts sur le téléphone qu’avec nos jambes.
Il y a des coûts cachés à cette quête insatiable du confort : de nouveaux risques pointent le bout de leur nez. Notamment sur la santé physique.
🚨 Un fléau silencieux
La sédentarité se définit comme tel : une situation d’éveil où la dépense d’énergie est proche de celle d’un état de sommeil. On est réveillé, mais on ne se dépense pas plus que si on était en train de dormir.
Répétée sur le long-terme, les impacts peuvent être nombreux. On a par exemple évoqué les troubles musculo-squelettiques dans une précédente édition.
Mais ça va plus loin : une étude sur 9000 élèves en France a comparé la vitesse moyenne d’enfants de 10 à 12 ans à la course à pied entre 1987 et 2022.
Résultat : une perte de vitesse de 1,3 km/h.
Les chiffres font frémir. Selon une étude datant de début 2023, moins de 25 % des 6-17 ans atteignent en France le seuil d’activité physique recommandé par l’OMS.
Dans le panel des adolescents les plus actifs, la France a la piètre position de 119ème place sur un classement de 146 pays.
Selon le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport, l’heure est grave :
« Trois enfants sur cinq qui entrent en 6e ne savent pas enchaîner quatre sauts à cloche-pied. »
On ne joue même plus à la marelle.
Les études convergent pour montrer que la sédentarité augmente le risque de nombreuses maladies graves, notamment :
Le diabète de type 2
Les maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, hypertension artérielle, etc.)
L’obésité.
Le slogan viral « Sitting is the new smoking » malgré son côté provoquant, témoigne de ce constat.
Les écrans sont un catalyseur de ces risques , car ils sont quasiment toujours l’option toujours plus attirante du moindre effort et du plaisir immédiat.
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En creusant ce sujet, j’ai d’ailleurs appris quelque chose qui m’a fait un électrochoc : on peut être très sportif et pour autant être très sédentaire.
Je fais du sport 5 à 6 fois par semaine donc je me pensais prémuni de pas mal de risques liés à la sédentarité.
Pourtant, en calculant, je suis bien au-delà des 7 heures assises par jour, limite fixée par l’OMS pour déterminer quelqu’un de sédentaire.
L’activité physique est certes très bénéfique, mais c’est surtout les longs temps d’inactivité qui sont dangereux.
Les études menées ces dernières années indiquent clairement que l’activité physique ne compense pas complètement les heures passées sans bouger.
En 2024, la promotion de l’activité physique a malgré tout été déclarée Grande Cause Nationale dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Petit signe d’espoir.
👣 Mettre du mouvement dans ses journées
Je suis assis devant mon ordinateur en écrivant ces lignes. Je le suis encore beaucoup trop dans mes journées de travail, et c’est assez frustrant.
En revanche, je mets un point d’honneur à prendre des pauses actives, notamment en allant marcher.
D’ailleurs, j’essaie aussi de prendre certains appels ou réunions (quand c’est possible) en marchant.
La marche était notre moyen de déplacement unique, jusqu’à l’avènement récent d’autres systèmes de locomotion qui sont essentiellement motorisés et où on se trouve en position assise.
J’avais parlé dans cette édition que la marche était d’ailleurs utile pour recharger sa capacité d’attention et sa créativité.
Marcher active des connexions neuronales. En effet, se mettre en mouvement physique prépare le cerveau à recevoir et retenir plus d’informations.
Ce phénomène s’explique par un effet de vigilance : la marche maintient le corps en action et, dans une certaine mesure, l’esprit alerte…
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Je suis tombé cette semaine sur une innovation géniale, appelée Eveia.
L’idée est de permettre de rester actif, même assis. Une super idée pour l’open-spacer et le télétravailleur.
Dans mon temps libre, notamment le soir, j’essaie de réduire les activités immobiles (regarder des séries par exemple), sauf la lecture.
Quand j’ai un rendez-vous, quelqu’il soit, et que la destination est à moins de 45 minutes, j’essaie d’y aller en avance et à pied.
En incorporant plus de mouvement à ses journées, on a moins de risques liés à la sédentarité, et on recharge aussi bien mieux ses batteries.
Tout bénéf.
🗞 Les news de la semaine
J’ai co-écrit une édition de la newsletter Le Plongeoir avec son auteur Guillaume.
Le premier épisode du podcast Screenbreak est sorti, avec comme invitée (et quelle invitée !) Laureline Couturier, fondatrice de l’application Jomo.
J’ai fait une masterclass à un groupe d’entrepreneures jeudi dernier (merci Léna pour l’invitation).
Les différents sujets évoqués :
Pourquoi les écrans sont aussi attractifs ?
Les impacts d’un mauvais usage sur la performance et la santé mentale
Quels outils et routines mettre en place ?
Les retours ont été super positifs ! N’hésite pas si tu veux discuter d’une intervention, en présentiel ou en visio.
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C’est tout pour l’édition aujourd’hui.
Si tu as aimé, fais-le moi savoir en cliquant sur le petit bouton ❤️ et en commentant ton ressenti 😉
N’hésite pas aussi à partager la newsletter autour de toi, ça m’aide énormément.
On est 1546 ici désormais, en route pour les 2000 !
Sources :
The Comfort Crisis, Michael Easter
https://www.axaprevention.fr/securite-enfants/sante-sedentarite
https://ancestralsupplements.com/blogs/news/move-more-like-our-early-ancestors-did
https://cancerworld.net/born-to-be-walkers-how-to-stay-healthy-in-a-sedentary-world/
https://harris-interactive.fr/opinion_polls/etude-europeenne-sur-la-sedentarite-attitude-prevention/
https://eu.fieldmade.co/fr/blogs/the-field-journal/the-comfort-crisis-a-book-review
« on parcourt sûrement plus de distance avec nos doigts sur le téléphone qu’avec nos jambes. ». J’aime bien le concept, on devrait pouvoir le calculer au jour le jour ça !
Sitting is the new smoking, c'est vrai ! De mon côté le bureau assis-debout a été game changer, je me mets en position debout au moins 3h par jour et aussi dès que j'ai un appel téléphonique. Mon corps s'habitue et j'ai maintenant du mal à être assise trop longtemps !