👋 Hello, c’est Julien !
J’espère que tu vas bien.
Bienvenue dans l’édition #42 de Screenbreak 💌
On est le 15 juillet.
Lendemain de fête nationale, et des vacances qui commencent ou qui approchent.
Je t’écris de mon côté de Suède où je passe une dizaine de jours 🇸🇪
Ce moment de l’année tombe à point nommé pour creuser la manière dont les réseaux sociaux ont changé le visage du tourisme ainsi que notre rapport aux vacances.
Pour le meilleur et pour le pire.
—
Cette édition est sponsorisée par Jomo, la meilleure application pour gérer son temps d’écran sur le marché 😎
Ils ont construit des fonctionnalités multiples pour reprendre le contrôle de son temps de manière parfaitement personnalisé.
Et ils ont créé un challenge pour l’été et les vacances.
Rendez-vous un peu plus bas pour le découvrir et y participer 🤩
🍔 Au menu du jour
La métamorphose du tourisme
FOMO et moment présent
Le challenge de l’été avec Jomo
Les news de la quinzaine
🕑 Temps de lecture : 6 min
Tu peux aussi :
Lire les éditions précédentes 😎
Ecouter le podcast 🎙️
Me suivre sur LinkedIn ✌️
Let’s goooo
⛱️ La métamorphose du tourisme
Une enquête de 2017 montrent les raisons qui poussent les 18-33 ans britanniques à choisir une destination de vacances.
Résultat 👉 40,1% ont répondu le potentiel d’« Instagrammabilité ».
Grâce aux réseaux sociaux, c’est vrai, on peut s’inspirer pour découvrir des beaux endroits. Un tour sur Instagram et on ressort avec mille idées pour nos prochains voyages.
Mais ce paradigme a amené avec lui quelque chose de plus pernicieux.
Les réseaux sociaux vont aussi parfois conditionner notre recherche de vacances : on doit aller là où un partage sur Instagram sera possible et valorisable.
Et une fois sur place, on doit prouver qu’on passe des bonnes vacances en partageant un maximum de photos et de stories.
Un lecteur de Screenbreak m’a envoyé ça il y a quelques mois. Un témoignage très parlant 👇
« Je n'avais pas voyagé depuis une dizaine d'années, et en faisant ce séjour j'ai été littéralement scotché par la transformation du tourisme depuis mon enfance. Je n'étais pas entouré de curieux venant découvrir les racines de la civilisation occidentale et la sympathie du mode de vie à l'italienne, mais seulement d'ego venant remplir leur story à la une "Roma 🇮🇹".
Serpentant laborieusement entre la jungle des perches à selfies, tout en tentant d'éviter les champs à laisser vides sous peine de contrarier le copain immortalisant sa dulcinée, je me suis retrouvé au milieu d'un supermarché touristique où chaque consommateur venait choisir sur l'étagère le monument devant lequel il récolterait le plus de likes. »
Le visage du tourisme s’est transformé. Pour beaucoup, la destination finale a moins d’intérêt, et n’est pas une fin en soi.
Elle n’a de réelle valeur que quand elle est partagée ensuite sur les réseaux sociaux.
Des lieux historiques et culturels sont désormais des arrière-plans pour des selfies et des stories.
Certains visiteurs cherchent à maximiser les likes et les réactions plutôt qu'à réellement apprécier la richesse du site sur le moment.
L'authenticité est dans ces cas-là remplacée par la mise en scène.
Quand beaucoup de gens, notamment des proches, se lancent dans cette course au sensationnalisme, cela nous pousse à rechercher des destinations toujours plus exotiques, atypiques. Plus instagrammables en somme.
Il semble que ce paradigme ne nous fait plus partir pour les bonnes raisons.
Une ville de l'État américain du Vermont a fermé aux touristes en septembre 2023 après qu'un hashtag sur Tiktok ait déclenché une vague de visiteurs qui l’a complètement submergé du jour au lendemain.
#sleepyhollowfarm a provoqué une ruée de touristes vers Pomfret, dans le Vermont, où chacun a essayé de se prendre en photo avec cette campagne en toile de fond.
Ce buzz a transformé cette paisible ville rurale en un point chaud surchargé par les touristes attirés par les mêmes images virales.
Un « tourisme d'influence » qui n’a pas plu du tout aux locaux.
Evidemment, les réseaux sociaux, ce n’est pas blanc ou noir.
Les lieux s’en servent comme un outil génial pour se faire connaître. On peut s’inspirer, voir où nos amis sont, et s’abreuver de belles photos. C’est cool.
Néanmoins, quelques effets psycho-sociaux sont induits par l’ère Instagram en ce qui concerne les vacances et le partage d'expériences.
✈️ Vacances en FOMO
Il est plus facile que jamais de suivre les aventures de ses proches et de moult voyageurs inspirants.
Cette accès constant aux vies des autres entraîne naturellement une comparaison de tous les instants, nous incitant à focaliser notre attention sur la vie d’autrui.
Les vacances se transforment parfois en une vitrine sociale où l'importance est accordée à la présentation de soi, plutôt que sur l'expérience personnelle et le ressourcement.
Le mot vacances vient du latin văcāre (« être sans »). Originellement, les vacances, c’est donc se laisser vacant. Laisse place au vide, au repos.
Bref, le temps de la régénération.
Et parfois, cette pression des réseaux sociaux fait que l’on passe à côté de l’essence même des vacances.
Couper. Déconnecter. Se ressourcer.
Les vacances deviennent, dans cette nouvelle ère, un moment idéal pour tirer parti de là où on se trouve pour l’exposer à la face du monde.
Vouloir prendre la photo parfaite plutôt que vivre le moment.
Ces habitudes, elles étaient ancrées chez moi pendant un temps, et je cerne à quel point elles sont dures à éviter.
Pourtant, la tendance à privilégier l'image que l'on va projeter plutôt que l'expérience véritable dénature les concepts de vacances et d’évasion.
Cette course effrénée à la validation sociale est un piège pour la satisfaction personnelle, et peut même mener à un épuisement émotionnel.
Alors oui, la nécessité de reconnaissance sociale et d'approbation est ancrée dans la psychologie humaine. L’individu a toujours eu besoin d'être reconnu par autrui pour se sentir exister.
L'enfant a besoin du regard de ses parents. Les amis se comparent les uns aux autres. C’est naturel.
Que l'on cherche à être perçu comme semblable ou comme différent, les autres nous confirment notre existence.
L’avènement des réseaux sociaux est venu amplifier à l’excès ce besoin, transformant chaque action ou expérience en un produit destiné à la consommation publique.
John R. Suler, auteur de Psychology of the Digital Age, nous dit frontalement :
« Instagram est un outil servant à valider sa vie »
On se sent obligé de présenter en ligne une version idéalisée de nous, de nos aventures, et de nos voyages.
Comme l’accent est mis par Instagram sur l’embellissement des images, on donne la meilleure version possible de soi et de sa vie.
L’auto-promotion et l’exposition de soi deviennent des enjeux existentiels.
Le problème est que de l’autre côté, on est surexposé aux vies idéalisées d’autres personnes.
Instagram peut alors tronquer la réalité. Ce que l’on fait peut nous sembler fade par rapport à ce que l’on voit en permanence sur les réseaux sociaux.
J’ai reçu des messages de plusieurs personnes à ce sujet. Arrivées dans certaines destinations, tout leur semblait « pas assez ».
Pas assez beau par rapport à ce qu’elles avaient vu sur Instagram. Pas assez ensoleillé par rapport à ce qu’elles viennent de voir sur les stories de leurs proches. Pas assez original pour se démarquer assez en ligne.
Selon le professeur de psychologie Dan Ariely :
« Le FOMO est la peur de regretter d'avoir pris la mauvaise décision sur la gestion de son temps »
La comparaison constante qu’induit les réseaux nourrit cette peur existentielle.
Il est crucial de se détacher de cette spirale pour retrouver le sens véritable du temps libre et des vacances.
Loin des écrans, loin des attentes sociales.
Si une image vaut mille mots, un souvenir vaut mille images.
📵 Le challenge de l’été avec Jomo
Comme je te l’ai dit en préambule, je suis ravi de m’associer pour cette édition avec Jomo.
Ils lancent un défi pour l’été et il est disponible dès aujourd’hui dans l’application !
« En famille ou entre amis, profitez de vos vacances pour vous éloigner des distractions et renforcer vos liens »
La déconnexion est en effet quelque chose de difficile. Et cela facilite toujours les choses d’instaurer des rituels à plusieurs.
La meilleure manière de contrer des habitudes réflexes est de compter sur d’autres personnes. La force du collectif.
Ce challenge s’adresse à toutes les personnes qui veulent réellement vivre l’instant présent cet été, avec moins de FOMO et de pression sociale.
Se ressourcer et profiter sans les agitations digitales.
Ce défi avec Jomo est parfait pour multiplier les souvenirs.
De connecter réellement, avec les autres et avec soi-même.
N’hésite pas à t’inscrire, choisis tes règles de déconnexion et pousse tes proches à faire de même !
💬 Un petit mot sur Jomo ?
En termes de gestion de temps d’écran, elle est de loin l’application la plus complète et la plus performante.
Depuis que je suis et discute avec les deux co-fondateurs, Laureline et Thomas, je suis impressionné par la quantité et la qualité des fonctionnalités qui sortent.
Je me reconnais en plus dans leur approche qui est géniale : zéro culpabilisation, et ultra-personnalisation.
Jomo est comme un compagnon pour t’aider à trouver des habitudes digitales qui t’apportent réellement de la valeur. Fonce.
🗞️ Les news de la quinzaine
1. J'ai eu la chance d'être invité il y a quelques mois sur le podcast Derrière La Bulle et d'avoir une longue discussion avec Léo Pereira.
On y évoque entre autres :
-Les enjeux de l'hyperconnexion
-Le deep work et le flow
-Des conseils et routines à mettre en place pour diminuer son temps d'écran
J'y parle aussi de mon histoire, de l'origine de Screenbreak, et de plein d'autres choses 👇
2. Un nouvel épisode du podcast Screenbreak est sorti la semaine dernière.
Ludovic donne la parole à Agnès Fabre, professeure de lettres et fondatrice du collectif Education Numérique Raisonnée.
Le combat d'Agnès : remettre les écrans à leur place dans l'éducation.
Son appel, c'est celui du corps enseignant qui assiste presque impuissant à l'omniprésence des écrans dans les classes (et en dehors) et qui perd le contrôle.
L'épisode est dense et profondément intéressant : on rentre dans le détail des rapports et des documents internes de l'éducation nationale.
Tu peux l’écouter sur ce lien 🎧
Et c’est tout pour l’édition aujourd’hui !
Si tu as aimé, fais-le moi savoir en cliquant sur le petit bouton ❤️ et en commentant ton ressenti 😉
Vous êtes 2061 désormais à me lire, ça fait plaisir.
N’hésite pas à partager la newsletter autour de toi si ça t’a apporté de la valeur !
Sources :
https://mize.tech/blog/positive-and-negative-effects-of-social-media-on-the-tourism-industry/
https://o.nouvelobs.com/high-tech/20180807.OBS0634/instagram-a-t-il-tue-les-vacances.html
https://www.verywellfamily.com/how-fomo-impacts-teens-and-young-adults-4174625
https://skift.com/2024/01/12/exploring-gen-z-and-millennial-travel-habits-new-skift-research/
Wa w cet article est tellement riche!!! Merci
Génial Julien pour cet épisode ! J’essaie de vivre des vacances selon l’essence que tu en donnes justement 👍 je suis parti de France vers Stockholm 🇸🇪 en vélo. Si jamais tu es sur la côte est, ça serait marrant de se rencontrer ^^