👋 Hello, c’est Julien !
Voici quelques chiffres en vrac pour te mettre dans le bain du sujet d’aujourd’hui :
720 000 heures de vidéos sont publiés sur Youtube chaque jour. Il faudrait donc 82 ans pour les regarder toutes.
109 480 nouveaux livres ont été imprimés en France en 2021.
34 millions de vidéos Tiktok sont publiés chaque jour.
1200 messages publicitaires sont vus quotidiennement par personne.
236 abonnés à la newsletter Screenbreak. Peut-être le chiffre le plus fou.
Bon, pas besoin d’avoir un doctorat pour comprendre de quoi on va parler dans ce 5ème numéro 😉
Le nombre d’informations générées à l’heure numérique donne le tournis.
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Avant de commencer, si ce n’est pas déjà fait, tu peux :
1/ Parler de Screenbreak à 3 personnes de ton entourage, ça m’aiderait beaucoup 🙌
2/ Lire les précédentes éditions
3/ Me suivre sur LinkedIn où j’écris aussi sur le sujet :-)
Merci, let’s go !
🌶 Au menu d’aujourd’hui
Une brève histoire de l’information
L’économie de l’attention et les failles du cerveau
Le grand paradoxe de l’ère numérique
Reprendre le contrôle de sa nutrition informationnelle
Temps de lecture : 6 min 🕑
NB : Pour ne pas faire trop long, l’édition d’aujourd’hui va se concentrer la surcharge informationnelle au sens large.
La partie 2, lundi prochain, ciblera spécifiquement le monde de l’entreprise.
📜 Une brève histoire de l’information
Etymologiquement, le mot information vient du latin formare, qui signifie mettre en forme, façonner.
L’information, c’est ce qui donne une forme à l’esprit, à notre perception du monde.
Dès les premiers jours de l'Homo sapiens, trois formes de communication et d’échange d’informations sont perceptibles :
Le langage
L’échange d’objets physiques ou des concepts immatériels (idées, croyances)
Les supports matériels (images, signes, écriture…)
Durant 99,99% de son existence sur Terre, l'être humain a évolué dans un environnement très pauvre en informations.
Nos sociétés devenant de plus en plus structurées, les échanges d’informations se sont multipliés et complexifiés.
La préhistoire, l’écriture, l’imprimerie, le journalisme…
Je t’invite à aller lire la série de l’INA « du Néolithique au numérique, une histoire de l’information » si tu veux aller plus loin sur le sujet.
Sénèque, visionnaire, disait déjà il y a 2000 ans :
« Que me font ces milliers de livres, ces bibliothèques innombrables, dont, pour lire les titres, toute la vie de leurs propriétaires suffirait à peine ?
Cette multiplicité des livres est plutôt une surcharge qu’un aliment pour l’esprit; et il vaut mieux s’attacher à peu d’auteurs que d’égarer, sur cent ouvrages, son attention capricieuse »
L’idée est là. Celle d’une surcharge informationnelle.
Évidemment, le paradigme de l’information a complètement changé à la fin du XXè siècle, avec l’avènement des nouvelles technologies.
Elle est désormais en abondance (🧀).
Elle est ultra-accessible
Je suis tombé en faisant mes recherches sur un constat dingue 👇
La quantité d’informations créé en 2 jours aujourd’hui équivaut à celle produite entre le début de l’humanité et 2003. Vertigineux.
De plus, quasiment toutes les informations sont à portée de main, surtout depuis que le smartphone en est devenu un prolongement.
Nos chers écrans constituent les socles les plus denses d'informations. C'est à travers eux que nous en recevons la majeure partie aujourd'hui.
🧠 L’économie de l’attention et les failles du cerveau
Sébastien Bohler, dans « le Bug Humain », évoque le rôle d’une petite zone à la base du cerveau, le striatum.
C’est cette partie du cerveau qui récompense par une libération de dopamine certains comportements avantageux pour notre survie, qui déclenche notre motivation à persister dans ces mêmes comportements.
Parmi eux :
La quête d’information : indispensable à l’époque où la survie en milieu hostile dépendait notamment de la capacité à glaner des infos sur son environnement.
La quête du moindre effort : pendant des millions d’années, quand on arrivait à minimiser ses dépenses énergétiques, on avait plus de chances de survie que ses voisins. Le cerveau cherche le meilleur rapport efforts/bénéfices.
Tu l’auras compris, l’économie de l’attention exploite consciencieusement ces deux inclinaisons humaines pour prendre le maximum de temps et d’attention disponible.
Résultat : on a à disposition un buffet à volonté numérique, ouvert 24h/24.
Sans que l’on nous montre du doigt les bons aliments pour la santé, et sans imposer de limites sur la quantité à ingérer.
Attention à l’indigestion.
Car les géants de la tech nous poussent à prendre du rab à l’infini, et il n’y a pas de sensation de satiété.
♾ Le grand paradoxe de l’ère numérique
L’accès à l’information n’a jamais été aussi facile, mais la quête de l’information bonne et pertinente apparaît de plus en plus difficile.
On a ouvert les vannes du robinet, et l’eau est dure à filtrer.
C’est un secret de Polichinelle : l’algorithme des plateformes préfèrent le potentiel viral du contenu à la vérité et la profondeur.
C’est une course vers l’information vers la plus sensationnelle, clivante, instantanée. Celle qui suscitera ton attention.
Comme évoqué précédemment, le cerveau veut en effet collecter un maximum d’informations avec le moins d’efforts possible.
Ce n’est donc pas surprenant que les plateformes tech et les médias tendent à pousser ce contenu-là.
Cette mécanique entraîne plusieurs effets (que je suis sûr que tu as observé) :
1/ La prolifération des sessions de « junk information » : des informations anecdotiques qui se consomment à la suite. Elles sont sans saveur et tu ne te souviens d’ailleurs souvent même pas de leur contenu 5 minutes après.
2/ Le manque de hiérarchie des informations : une nouvelle géopolitique majeure a la même valeur qu’un scoop sur Paga des Marseillais.
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Comprendre en profondeur un problème complexe est donc devenu quelque chose de difficile et même d’un peu ennuyeux pour le cerveau, habitué à de l’instantanéité.
C’est une dynamique très néfaste.
D’ailleurs, une étude de la fondation Jean Jaurès en septembre 2022, montre que 53% des Français souffrent de « fatigue informationnelle ».
Cette sur-sollicitation perpétuelle épuise mentalement au quotidien : elle fragmente l’attention, augmente l’anxiété, et génère un brouillard mental qui nous empêche de tirer partie d’informations intéressantes pour nous.
🥦 De l’importance du contrôle de sa nutrition informationnelle
Alors oui, l’infobésité est le sens de l’Histoire, et cela ne semble pas près de s’arrêter.
👉 C’est donc aussi le sens de l’Histoire que d’apprendre à se maîtriser face à ce flot ininterrompu.
Constat n°1 : tu n’as aucune influence sur le nombre d’informations générés dans le monde.
Constat n°2 : tu as la possibilité de modifier le flux d’informations qui arrivent à toi.
Comme le souligne Dan Koe :
« L’important est de maximiser l’engagement dans une information qui nous mène vers la création de valeur et non la distraction ».
La première étape est de prendre de la hauteur, et se poser une question fondamentale :
« Qu’est-ce que je veux faire avec cette information ? ».
Cette phrase remet l’intention au centre du village, et permet de clarifier ce qui compte le plus pour toi.
L’idéal à atteindre est une consommation adaptée à ta personnalité, à tes curiosités et à tes engagements.
J’explore pas mal de méthodes différentes, à toi de piocher ce qui t’intéresse de tester dans cette liste (et oui, j’aime bien l’analogie avec la nutrition) :
🥬 Le régime : faire un audit des apps que tu as, des comptes que tu suis (sur tous les réseaux) et fais le tri sur ce qui est important, et ce qui est secondaire. Tu vas voir, c’est très satisfaisant.
🍽️ Le jeûne intermittent : mettre des plages horaires spécifiques pour consulter les réseaux sociaux ou les news. La pause-déj par exemple.
🍭 Eviter les aliments transformés : privilégier des informations plus profondes et sourcées (livres, newsletters, documents originaux) plutôt que les news très surfaciques.
🍫 Limiter le grignotage : personnellement j’utilise une méthode « anti flux », c’est-à-dire éviter tout ce qui est mode découverte (Shorts Youtube, Reels Insta…). Je te le conseille !
🕐 Laisser du temps pour la digestion : prendre quelques notes sur ce que tu viens de regarder/apprendre. Avoir un vide-cerveau est super utile pour structurer des idées et retenir l’information.
Pouvoir se focaliser sur une information pertinente et lui donner l’attention qu’elle mérite est un vrai super pouvoir au XXIè siècle. Le chemin est long mais beau.
🍀 Les trouvailles pour s’inspirer
Recto Verso : un nouveau média pratique (itinéraires, guides, ressources) pour passer plus de temps dans la nature et déconnecter 🌲
Flint : une newsletter à personnaliser qui utilise l’IA comme arme anti-fake news et anti-surcharge informationnelle 🤖
Capsule : une manière de repenser les fils d’actualité, sortie en version bêta sur l’App Store la semaine dernière (un des fondateurs est celui qui écrit la newsletter Magma)
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J’ai eu des discussions très riches la semaine dernière avec plusieurs personnes, notamment sur :
-Résoudre ses problèmes de concentration
-Faire des pauses sans écran
-Comment faire le tri sur son téléphone
N’hésite pas à prendre un créneau sur mon Calendly (c’est gratuit) pour échanger sur une ou plusieurs de tes habitudes numériques !
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PS : si tu as trouvé la newsletter utile, tu peux la partager directement par e-mail, ou Whatsapp/texto 👇
C’est comme ça que le projet va se développer !
A très vite,
Julien
Sources :
« Le Bug Humain » - Sébastien Bohler
https://www.nirandfar.com/dealing-with-information-overload/
https://thedankoe.com/letters/focus-is-a-superpower-how-to-succeed-in-the-information-age/
https://www.infobesite.org/post/infobesite-dans-les-entreprises
https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2018/09/22501-lattention-ultime-defi-dun-monde-digital/
https://everlaab.com/infobesite-comment-gerer-la-surcharge-informationnelle/
https://organisologie.com/infobesite/